Saint-Gildas-des-Bois

L'abbatiale de Saint-Gildas-des-Bois est l'un des clochers de la paroisse de Saint-Gildas-des-Sources.

Saint-Gildas-des-Bois et ses Enfants de cristal

Enfants de cristal

Un travail d'équipe

Très endommagée par deux bombardements le 12 août 1944, au début de la Poche de Saint-Nazaire, l'église de Saint-Gildas-des-Bois, par manque de crédits, n'avait pu retrouver la totalité de ses vitraux. En 2003, à l'initiative d'André Trillard, sénateur-maire de Saint-Gildas-des-Bois, une commission est créée pour redonner à l'ancienne abbatiale du XIIe siècle des verrières dignes de son passé historique, compatibles avec celles de Maurice Rocher, posées en 1956. Elle regroupe des élus, des représentants des instances du Ministère de la Culture, au nombre desquels Norbert Duffort, directeur des Affaires culturelles des Pays de la Loire, des représentants de la paroisse et du diocèse, ainsi que l'écrivain Jean Rouaud, originaire de la région. Au terme de deux ans d'études et de démarches diverses, la commission confie le projet à Pascal Convert, plasticien, auteur du Monument aux Fusillés du Mont Valérien et de sculptures de cire d'après des photographies de presse, comme la « Madone de Benthala » d'Hocine.

Une création originale

À Saint-Gildas, Pascal Convert a de nouveau mis en œuvre la transformation de figures en un matériau, en l'occurrence le cristal. Il s'inspire de photographies médicales d'enfants aliénés, prises à la fin du XIXe siècle à des fins scientifiques et projette de les convertir en vitrail. Dans un premier temps, les photographies sont développées en bas-relief de plâtre, aux dimensions de la baie de l'église, par le sculpteur Claus Velte, un des collaborateurs les plus fréquents de Pascal Convert. Les sujets apparaissent alors en relief. Intervient ensuite le travail du maître verrier Olivier Juteau, qui consiste à faire fondre des morceaux de cristal dans des moules confectionnés à partir des sculptures originales. Jean-Dominique Fleury, maître verrier, a coordonné l'ensemble des travaux jusqu'à la pose finale. L'effet obtenu est saisissant. Chaque enfant, en creux dans la dalle de cristal, vous suit du regard avec une insistance muette et émouvante. Indépendamment de l'impact émotionnel sur l'âme du visiteur, tous, par leur présence, rappellent les vertus thaumaturgiques de Saint-Gildas, imploré en ce lieu au Moyen Âge pour la guérison des aliénés.

Dans le cadre de la commande publique

Depuis 1983, date de création du fonds de la commande publique, la réflexion autour de la production d'œuvres d'art dans l'espace public a beaucoup évolué. Une collaboration étroite entre la Délégation aux Arts plastiques, la Direction de l'Architecture et du Patrimoine, et le clergé a permis d'initier un ensemble de commandes qui visent à mettre en valeur le patrimoine architectural, par l'introduction de l'art contemporain au sein d'édifices religieux. Ainsi, de nombreuses réalisations de vitraux, nées de collaborations fructueuses entre un artiste et un maître verrier, ont permis de renouveler ce médium privilégié de l'art sacré.
À Saint-Gildas-des-Bois, le coût du projet s'est élevé à 300 000 euros, dépassant les moyens de la commune, et n'a pu être mené à bien que grâce au concours financier du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Région des Pays de la Loire, du Conseil général de Loire-Atlantique et au mécénat de Gaz de France et du Crédit Agricole.

Source : Brochure disponible à l'abbatiale de Saint-Gildas-des-Bois.